On sait faire des cocktails, ou on ne sait pas !

« Sucre de peuplier ?! »

Le cri outré du tenancier résonna dans le bar et tous les clients se retournèrent vers l’homme. Diane ne perdait pas son sourire, même s’il était un peu crispé. Elle murmura un « Oui » innocent, un sourire figé sur les lèvres. Bah, oui, du sucre de peuplier, pourquoi ?

« Bon, je vais t’apprendre comment on fait un vrai Panaché Dunkle. Ecoute moi bien, cocotte… »

L’homme attrapa plusieurs bouteilles et un grand verre qu’il déposa devant lui, murmurant quelques paroles incompréhensibles dont « tenancière depuis quelques heures… », « Ca commence bien… » et « ‘Faut tout faire soi même ici.. » furent les quelques bribes comprises par la « cocotte ». Et elle écoutait attentivement, sachant pertinemment que si jamais elle avait le malheur de modifié un dixième de la recette d’un Panaché Dunkle, elle se ferait enguirlander par le premier à lui avoir appris, à savoir : Anatole.
Tout en énonçant les consignes à suivre, le tenancier préparait la boisson.

«-Tu mets un petit tiers de sirop myrtille-réglisse, un léger tiers de rhum 41, un bon tiers d’alcool de réglisse…
-Mais… un tiers c’est un tiers, il n’y a pas de petit ou de bon tiers…
-Mais si voyons ! Bon, et ensuite tu mets un tiers de…
-Il y a quatre tiers ? »

Le tenancier se tourna vers Diane, qui le regardait avec un sourire amusé. Il soupira en souriant à son tour.

« Je parie que c’est Anatole qui t’as appris à faire ça ! Tu sais, ce n’est pas parce que vous êtes ensemble que tu es obligée de faire ce qu’il te dit, comme il le dit… »

Ah voilà, il voulait, à son tour, lui faire cracher le morceau. Diane ne bougea pas d’un poil et garda son petit sourire, tout en regardant droit dans les yeux son interlocuteur.

« -Ah c’est pas drôle avec toi ! Au moins Anatole il s’énerve lui, on peut le charrier. Bon, garde ta fichue boisson mais donne lui un autre nom !
-Et si on me demande un panaché Dunkle ?
-Et bien mets toi autour du cou une pancarte avec marqué que c’est inutile de te demander un Panaché Dunkle, mais que tu es spécialiste du Bonanole ! »

Bonanole ? Ah, oui… Bonbon+Anatole = Bonbanole.
Il n’y avait pas à tortiller, les tenanciers ont de l’imagination… Hahahaha…
L’homme partit vers une table et Diane s’occupait de remplir une sorte de classeur de comptabilité. Quand il y avait une heure creuse, c’était paperasse. Elle fut sortie de sa concentration par une suite de jurons prononcée par Anatole depuis le sous-sol, apparemment en colère après une poutre trop basse. Alors qu’elle s’apprêtait à gentiment demander s'il ne s’était pas fait trop mal et s’il n’était pas en train de perdre tout son sang dans la cave, la porte d’entrée du motel s’ouvrit d’un coup, amenant une grande bourrasque d’air froid jusque dans la pièce.

[Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Je poste enfin !!! Je ne sais pas qui répondra, mais c’est pas graaaaaave !
Hé, tout de même… Lien-de-la-mort-qui-tue et premier poste sur cache-cache en si peu de temps, ça s’arrose !]